L’enceinte de l’Université Alioune Diop de Bambey accueille deux blocs pédagogiques de deux niveaux. Ils abritent des salles de cours et de travaux pratiques. A côté, la Bibliothèque universitaire (Bu) est un chantier permanent depuis 2008. Derrière l’un des blocs, les travaux du grand bâtiment de l’université n’ont pas dépassé le stade de la fondation. A l’inverse, le chantier de la Cité des enseignants lancé en 2015 sera réceptionné en décembre 2015.

La future bibliothèque de l’Université Alioune Diop de Bambey est un chantier permanent. Les travaux sont lancés depuis 2008. La structure de cette Bu compte deux étages. Au rez-de-chaussée, des ouvriers mobilisés sectionnent des barres de fer. Deux poutres sont posées entre les murs. Un nombre plus important de poutres est par terre. Quelques planches sont fixées sur le bâtiment. « Nous avons des inquiétudes par rapport au retard de construction de la Bu », constate le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane.

Deux blocs pédagogiques se détachent à proximité de la Bu en construction. Ils viennent d’être réceptionnés. En plus des salles de classe, des produits chimiques, du matériel de mesure, des microscopes, des pipettes, des boyaux sont dans des emballages et des cartons. Les stocks, pour beaucoup de produits chimiques, sont sécurisés. « C’est possible que nous ne commandions pas certains produits chimiques pour les trois prochaines années », souffle un enseignant.

De l’autre côté de l’université, l’amphithéâtre de 500 places n’a pas encore pris forme. Les entreprises impliquées se renvoient la balle. Dans un premier temps, on évoque les études géotechniques, dans un deuxième temps, les modifications. Sur le site, des matériels et matériaux de construction ne donnent pas d’assurance. « C’est l’un des chantiers les plus importants. Son coût global est de 5 milliards de FCfa. C’est cette infrastructure qui va permettre la montée en puissance de l’Université Alioune Diop de Bambey », affirme le recteur Lamine Guèye.

Derrière l’Université, à environ 900 mètres,  les gros œuvres de la Cité universitaire sont achevés. C’est un bâtiment de deux niveaux. Les grilles de protection sont fixées sur les murets des couloirs au rez-de-chaussée. Des appartements sont répartis par ailes parallèles et perpendiculaires. En dépit de la forte canicule, des ouvriers sont à pied d’œuvre. Il n’y a pas photo entre le chantier de la Cité des enseignants et ceux du grand pavillon et de la bibliothèque universitaire. « Les travaux doivent durer 12 mois, c’est un chantier qui sera livré en principe au mois de décembre », rappelle Baba Ba, directeur des constructions et de la maintenance au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

L’institution est dans une nouvelle phase de son essor avec la diversification des filières et la réception d’équipements pour l’enseignement des disciplines liées à la maîtrise de l’énergie solaire. La diversification des filières est une réalité. Le champ des réformes est vaste. « Afin de favoriser la promotion des enseignants, nous mettrons en place, cette année, un fonds compétitif d’appui à la mobilité du personnel d’enseignement et de recherche. Nous sommes en train de structurer la recherche », ajoute le Pr Lamine Guèye.

Le cadre réglementaire a été défini et la direction est sur la voie qui mène vers la mise en place des laboratoires et des groupes de recherche. L’université exploite à fond les opportunités des nouvelles technologies. « L’informatisation de nos enseignements et de notre administration est quasiment intégrale grâce à l’application des Tic », fait remarquer le recteur de cette université qui n’a pas connu de grève en 2015.

CREATION DES UNIVERSITES DANS LES REGIONS : Une valeur ajoutée à l’amélioration des soins de santé

La création des universités à l’intérieur du pays apporte une plus-value à l’amélioration des soins de santé. Ces universités régionales règlent la disponibilité des médecins spécialistes, leur  fixation. L’intervention des étudiants dans des structures de santé est une réponse au déficit d’agents.
L’Université Alioune Diop de Bambey a pris la décision de construire son centre médico-social au cœur de Bambey, dans le quartier de Léona. L’institution pouvait pourtant l’ériger dans son enseinte. En décidant de délocaliser et de se rapprocher des populations, cet établissement d’enseignement supérieur remplit l’une des missions oubliées qu’on appelle le service rendu à la communauté. Mieux, le centre médico-social, avec la présence des universitaires de différentes spécialités médicales, va offrir ses prestations aux populations. « Nous avons pris l’option de construire le centre médico-social en ville parce que nous voulons nous ouvrir aux populations. Ce ne sont pas uniquement les étudiants et le personnel qui seront soignés, nous offrirons aussi des prestations aux populations, avec notre Ufr de Santé, nous pouvons couvrir les demandes dans plusieurs spécialités médicales », affirme le recteur Lamine Guèye.

Le centre médico-social vient ainsi renforcer le système de santé dans le département de Bambey. C’est une structure sanitaire de deux niveaux avec un logement pour le médecin d’un coût global de 250 millions de FCfa. La création des Ufr santé permet aux étudiants d’intervenir souvent dans les hôpitaux pour la partie pratique de leur formation. Les enseignants en médecine contribuent aussi à la diversification des prestations de spécialité dans des ces régions. « La construction de ce centre médico-social nous soulage, car la mairie n’a pas les moyens de le faire. Cet ouvrage va valoriser le quartier de Léona Nord », a apprécié l’adjoint au maire, Babacar Sy Mbodji. L’enseignement de la médecine dans les régions règle en partie la fixation des médecins à l’intérieur du pays. Sans nul doute ceux qui sont formés dans les capitales régionales rechigneront moins à y rester pour servir le pays.

Idrissa Sané
Le Soleil, 15 octobre 2015