L’Institut des sciences de la terre (IST) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) va changer de dénomination et de statut pour devenir l’Ecole supérieure des mines et de la géologie, a annoncé son directeur, mercredi, à Mbour.
Aux termes de cette mue dont il n’a pas précisé la date, l’établissement sera logé à l’Université Amadou Makhtar Mbow (UAM) de Diamniadio, selon Mababa Diagne.
La raison "la plus évidente qui a poussé les pouvoirs publics à prendre cette décision, c’est que nous sommes un peu à l’étroit là où nous sommes actuellement", a expliqué M. Diagne au cours d’un séminaire d’élaboration des cadres de référence des centres et instituts de l’UAM.
L’Université Amadou Makhtar Mbow "est une zone qui est très favorable à l’épanouissement de notre institut", a fait valoir le directeur de l’IST.

"Le statut de l’IST va changer, puisque d’un institut qui dépendait de la faculté des sciences et techniques, il va devenir une école d’université. Les ressources financières nous manquent terriblement pour le bon développement de notre institut’’, a-t-il souligné.
"A Diamniadio, nous allons, pas pour être un institut du pétrole et du gaz, mais en tant qu’école supérieure des mines et du gaz", a soutenu Mababa Diagne.
Il précise toutefois que ce changement de statut ne va pas empêcher son institution de "garder les mêmes missions qui lui sont assignées, même si on va y adjoindre d’autres types de formation".
"Et comme c’est toujours le cas à l’IST, l’adéquation formation-emploi sera davantage améliorée", a-t-il précisé.
Pour Jean-Pierre Pavannec, consultant et professeur d’universités, "il est clair qu’avec les découvertes de pétrole et de gaz ainsi que les probables productions sénégalaises, la création d’un institut du pétrole et du gaz est une initiative extrêmement importante pour le Sénégal et pour la sous-région".
"Même si, en faisant des calculs très simples, on se rend compte que ces découvertes de pétrole et de gaz vont représenter des quantités d’argent très importantes qu’il faut bien gérer et faire en sorte que ça profite au maximum aux collectivités, j’insiste sur le fait que les prix du pétrole et du gaz sont des
éléments extrêmement très fluctuants", a-t-il toutefois ajouté.
"La présence de beaucoup de pétrole et de gaz sur les marchés ainsi que leurs bas prix encouragent la consommation et découragent la production. Dans cette situation", ce qui selon lui ne milite pas forcément pour le développement de projets, a-t-il soutenu.
"Il faut donc être prudent et accompagner tout cela avec beaucoup de compétences et d’imagination. Cet Institut du pétrole, d’une façon ou d’une autre, verra le jour, peut-être en collaboration, sur une forme déterminée, avec l’Ecole supérieure des mines et de la géologie’’, a indiqué Jean-Pierre
Pavannec.
"Il est nécessaire de former de jeunes Sénégalais et de la sous-région voire du monde, mais il faut commencer très rapidement, parce que les formations, par définition, prennent du temps et s’étendent sur plusieurs années", a-t-il signalé.
 "Et si on veut, au moment où les opérations démarreront, avoir des personnels compétents, il faut commencer assez rapidement, pas en se précipitant trop pour prendre les mauvaises décisions, mais en prenant les bonnes décisions en matière de programmes de formation, de personnels formés et de niveau de formation", a encore dit Pavannec.