L’Université sénégalaise doit s’intéresser davantage à l’insertion professionnelle des étudiants pour ne plus se retrouver à « former pour former », a réaffirmé, jeudi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane.

« L’Université sénégalaise ne doit plus former pour former. Elle doit s’intéresser à l’insertion professionnelle des étudiants et étudiantes. Elle doit les accompagner à s’insérer dans la société », a dit le ministre, invité du jour de la rédaction de l’APS.

Selon Mary Teuw Niane, dans les nouvelles missions de l’université, « on peut signaler deux fondamentales, qui sont le service à la communauté et le besoin de la communauté ».

 « L’université ne doit plus être une tour d’ivoire. Elle doit répondre aux besoins de la société et servir la société », a soutenu le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

« Ce changement extrêmement important, c’est aussi la capitalisation de tout un ensemble d’efforts depuis une vingtaine d’années », a-t-il ajouté.

L’OUVERTURE DES UNIVERSITÉS DE DIAMNIADIO ET DE KAOLACK PRÉVUE EN OCTOBRE 2017

L’Université Amadou Makhtar Mbow, la deuxième université publique dakaroise, va ouvrir ses portes en octobre 2017, en même temps que l’Université du Sine Saloum (Kaolack), a assuré le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane.

« Les travaux sont en cours à l’Université Amadou Makhtar Mbow de Diamniodio où il y a 9 bâtiments qui sont engagés avec certains dont les gros œuvres sont terminés en ce moment. Il n’y aura pas de difficultés pour ouvrir en octobre 2017 », a-t-il déclaré dans un entretien avec la rédaction de l’APS, jeudi.

La première phase des travaux sera livrée en 2017, ce qui permettrait à l’Université Amadou Makhtar Mbow de démarrer avec la rentrée académique de cette année-là, en attendant la fin de la deuxième des travaux, prévue pour octobre 2018. a indiqué le ministre.

« Il ne faut pas oublier que c’est une université de 30 000 étudiants, des pôles sciences économiques, sciences de gestion et sociales, sciences de l’ingénierie et un pôle santé », a-t-il relevé.

S’agissant de l’Université du Sine-Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN), le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche renseigne que les travaux n’ont « pas démarré du fait de difficultés au niveau de l’attribution du marché ».

Malgré ces difficultés, il dit demeurer « dans la logique d’ouvrir en octobre 2017 » cet établissement prévu à Kaolack et devant compter 30 000 étudiants pour « une université thématique dédiée aux métiers de l’agriculture, première priorité économique nationale ».

Selon Mary Teuw Niane, jusque-là, il n’y avait « pas une adéquation entre la priorité économique et le capital humain, puisque que de l’Indépendance à nos jours, avant le lancement de cette université, les instituts de formation en agriculture ne mettaient pas sur le marché assez de ressources humaines pour répondre aux besoins du marché ».

« La question de l’accès est capitale. Il suffit juste de regarder les statistiques avec le nombre de bacheliers qui est passé de 45 000 bacheliers en 2015 à 54700 cette année », a-t-il fait valoir.

Aussi le problème des infrastructures constitue-t-il une dimension critique de la question du développement de l’enseignement supérieur au Sénégal. Or, une solution au problème des infrastructures, « au-delà des délais, demande une durée », a relevé le ministre.

« Un bâtiment, il y a une durée incompressible pour le construire », a-t-il insisté, avant d’annoncer un projet d’extension pour les autres universités existantes, pour le compte du Programme de gouvernance et de financement de l’enseignement supérieur, qui bénéficie du soutien de la Banque mondiale.

Ce programme prévoit l’extension de 4 universités, a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, évoquant notamment la construction de l’UFR des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.

Ce nouveau département de l’UGB va être ainsi doté d’un amphithéâtre, de salles de cours, de laboratoires, sans compter des infrastructures sportives dont une piscine olympique et un gymnase couvert. Un stade multifonctionnel est prévu dans une deuxième phase.

Mary Teuw Niane a par ailleurs signalé que des travaux sont en cours pour l’extension des universités de Thiès, Alioune Diop de Bambey et Assane Seck de Ziguinchor. « Tous ces chantiers sont très bien avancés », selon le ministre qui dit espérer « une livraison avant la fin de cette année » 2016.

S’y ajoute la réhabilitation des amphithéâtres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. « Tout est en train d’être réhabilité et cela crée naturellement des désagréments et nous saluons la compréhension des étudiants et des enseignants », a-t-il relevé.

PACIFICATION DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE : MARY TEUW NIANE DEMANDE L’ENGAGEMENT DE TOUS LES ACTEURS

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane a sollicité l’engagement de tous les acteurs en vue de pacifier l’espace universitaire en proie à des perturbations récurrentes.

« Pour arriver à un calendrier universitaire normalisé, il faut un engagement de tout le monde », a dit, M. Niane invité jeudi de la rédaction de l’Agence de presse sénégalaise (APS).

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a magnifié les initiatives prises en ce sens pour la mise en œuvre des accords signés entre le gouvernement et le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES).

Dans cette perspective, la tutelle dit envisager prochainement des visites de travail dans les universités de Thiès, Bambey et Saint-Louis.

Mary Teuw Niane a exhorté tous les acteurs à s’engager pour que les universités sénégalaises un ‘’calendrier normalisé’’, soulignant que ce serait un atout dans la sous-région.

Selon lui, les universités sénégalaises en dépit des difficultés, figurent parmi celles qui sont les plus à jour dans les pays ouest africains francophones.

Le ministre a fait par des efforts consentis par les autorités sénégalaises dans le cadre du budget de fonctionnement des universités.

‘’De 2013 à 2018, nous sommes à peu près à 2,5 fois aux investissements qui ont été consentis entre 1960 et 2012’’ a t- il indiqué, prônant un enseignement supérieur de qualité.

’ANAQ, UN LEVIER POUR UN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DE QUALITÉ

L’Autorité nationale d’assurance qualité (ANAQ) est un levier pour asseoir un enseignement supérieur de qualité autour d’un consensus de la communauté universitaire a souligné, jeudi, Mary Teuw Niane, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

« Il faut ce consensus essentiel des enseignants parce que, le socle du développement de l’université est les enseignants et les chercheurs » a dit Mary Teuw Niane qui était l’invité de la rédaction de l’APS.

« Il (consensus) a permis à la faculté de Lettres, de revenir à un calendrier universitaire normalisé », a-t-il relevé, estimant que les autres peuvent aussi y arriver.

L’autre aspect est le processus de qualité mis en place. D’après lui, l’ANAQ est un organisme indépendant d’accompagnement qui aide les universités à travailler avec les mêmes référentiels de qualité que les grandes universités du monde.

« L’ANAQ évalue, habilite, accrédite. C’est un maillon indépendant entre les universités et la société, les entreprises », a-t-il indiqué avant de préciser que « pour que le diplôme d’une université soit homologué, il faut qu’elle respecte les normes comme le calendrier universitaire ».

C’est en ce sens que l’ANAQ constitue un exemple dans l’espace ouest africain et beaucoup de pays veulent s’inspirer de cette réussite et mettre en place une telle structure.

En outre, pour la mise en place d’un système national de reconnaissance, Mary Teuw Niane a invité tout le monde à répondre aux mêmes normes « pour la reconnaissance du diplôme par l’Agence nationale d’assurance qualité ».

Toutefois, a-t-il précisé, « les résultats de ce processus s’obtiennent dans la durée ».

Le professeur membre de l’Académie nationale des Sciences et Techniques du Sénégal a aussi salué l’état d’esprit actuel des étudiants qui « réfléchissent plus sur la pédagogie, les conditions d’études que sur autre chose ».

’’La pacification de l’espace universitaire est une affaire de toute la société », a conclu le ministre Mary Teuw Niane.

PAS MOINS DE 55.000 NOUVEAUX BACHELIERS ATTENDUS CETTE ANNÉE

Quelque 55.000 nouveaux bacheliers sont attendus pour l’année académique 2016-2017, soit 10.000 de plus qu’en 2015 a annoncé le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, soulignant qu’une partie d’entre eux sera orientée dans les universités publiques.

M. Niane qui était l’invité de la rédaction de l’APS, a ajouté que le reste des nouveaux bacheliers sera ventilé dans les établissements privés d’enseignement supérieur reconnus par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) ou habilité par l’Autorité nationale d’assurance qualité (ANAQ).

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a envisagé d’améliorer la plateforme campusen de concert avec tous les acteurs du secteur dans la perspective d’orienter tous les nouveaux bacheliers dans un délai très raisonnable pour un démarrage rapide des enseignements.

D’après Mary Teuw Niane, ce processus permettra de régler définitivement les retards récurrents constatés depuis quatre à cinq ans dans le démarrage des cours dans les universités sénégalaises.

Il a assuré que son ministère ne ménagera aucun effort pour trouver un logement aux étudiants, cela en rapport avec les moyens mis à leur disposition par l’Etat du Sénégal.

« Il ne s’agit pas seulement de loger les étudiants dans les établissements (d’enseignement supérieur), mais aussi (il faut) les mettre dans les filières porteuses en rapport avec les besoins de l’économie », a soutenu le ministre.

APS