21 771 ouvrages du CODESRIA à des institutions africaines de l’enseignement supérieur

Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) a mis à la disposition de sept institutions africaines d’enseignement supérieur et de recherche et cinq universités publiques du continent, 21771 d’ouvrages. Ce don d’une valeur d’environ 105 millions de F CFA vise au renforcement aussi bien du capital humain de l’Afrique, que de son leadership et citoyens.
Soutenir les bibliothèques des universités et institutions africaines en mettant à leur disposition des centaines d’ouvrages produits par des chercheurs africains, c’est l’objectif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria). Il l’a matérialisé, ce jeudi 6 octobre à son siège à Dakar, en mettant à disposition 21771 ouvrages à sept institutions africaines d’enseignement supérieur et de recherche.

Cinq universités publiques du Rwanda, du Tchad, la Gambie, le Cap-Vert et le Niger vont également bénéficier de ce don d’une valeur de 104 399 500 de F CFA. Pour le cas du Sénégal, les bénéficiaires sont le Centre d’Études des Sciences et Techniques de l'Information(Cesti), l’Institut Supérieur des Sciences de l’Information et de la Communication (Issic), les Universités Amadou Hampaté Ba, Bambey et Ziguinchor et le Ministère de l’enseignement supérieur (Minensup).

Le Secrétaire Exécutif du Codesria, M. Ebrima Sall rappelle que la publication fait partie du travail de cette institution de recherche. A son avis, la particularité de leurs ouvrages est qu’elles soient pour la plupart faites par des intellectuels africains, et sur la base des recherches très sérieuses en Afrique. Avant de faire savoir que le Codesria publie au minimum une quarantaine d’ouvrages chaque année, et des dizaines de documents de travail et rapports. A cela s’ajoutent la quinzaine de périodiques, dont 12 revues à comité de lecture.

A travers ce don d’ouvrage, le Codesria a adressé un message fort aux gouvernements africains et au secteur privé en leur conscientisant sur la nécessité vitale d’un appui massif aux universités et aux chercheurs du continent de manière générale.

Ce qui fait dire à Ebrima Fall : « Si nous voulons que nos universités soient des centres d’excellence qui formeront des cadres compétents qui pourront trouver de bons emplois, et faire des recherches de top niveau dont sortiront des publications excellentes et bien informer les décideurs sur tout un ensemble de questions, il faut leur donner des moyens, et parmi ces moyens, il y a les bibliothèques et les labos bien équipés et ressources ».

Un postulat appuyé par le directeur général du Cesag, M. Boubacar Baïdari. Parlant au nom des récipiendaires de ce don, cet agrégé en Sciences de Gestion estime que l’ensemble des universités africaines ont essentiellement deux problèmes : des enseignants supérieurs et chercheurs de très haut niveau mais également l’accès à la documentation.

Prenant l’exemple de l’école qu’il manage et qui recèle 22 nationalités, M. Baïdari se désole du fait que le Cesag dispose d’une grande bibliothèque en management mais qui ne dispose que d’ouvrages ou de titres venus d’occident, notamment en France.

Selon lui, le don du Codesria va permettre d’avoir une production purement africaine et produite par des Africains. « Ce qui viendra enrichir les cours avec une connaissance sur la compétence des chercheurs africains ».

Le directeur général de l’Issic, M. Abdoulaye Ndiaga Sylla, pour sa part, pense que ces ouvrages sont importants pour une école comme celle qu’il dirige. « Nous formons aux métiers du journalisme et de la communication. En dehors des genres relatifs au reportage et autres, il y a l’investigation qui est très importante. Qui dit investigation, dit recherche. Ces ouvrages vont permettre aux étudiants en journalisme de mieux se former à la recherche, à l’investigation ». C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, « nous saluons le geste du Codesria et nous pensons que de telles actions vont se multiplier pour permettre aux écoles de formation d’outiller le mieux que possible les étudiants qui viennent pour se former aux différents métiers de la communication et du journalisme ».

Le Directeur général de l’Enseignement supérieur et de la recherche, M. Mamadou Sangharé, quant à lui, a loué le partenariat privilégié existant entre Codesria est les États africains. Un partenariat qu’il juge cruciale dans un contexte de réforme des universités du continent. Ce qui, à son avis, consiste à revoir et redéfinir la mission des universités africaines par rapport aux besoins des pays et des sociétés. D’où l’utilité des ouvrages du Codesria pour les universités africaines.

L’ambassadeur du Cap-Vert, Cesar Augusto Monteiro qui a présidé cette séance, a fait part de l’importance que son pays attache à la science et à la recherche dans la construction d’une société qui est à la fois moderne et développée, insérée dans un monde de plus en plus global.

M. Monteiro a ainsi profité de l’occasion pour se féliciter des deux protocoles d’entente signés entre l’ambassade qu’il dirige et le Codesria, le 20 mars 2015, qui privilégient la recherche particulièrement dans les domaines migratoires et culturels, l’échange d’informations et de publications, la formation et la facilitation de la communication avec les universités publiques et privées…

Le Codesria compte renouveler l’expérience en identifiant chaque année  des institutions africaines pour leur remettre ses publications.

Ses responsables ont ainsi rappelé sa mission qui est de promouvoir la recherche africaine, à travers des activités de recherche, de formation à la recherche, d'édition et de diffusion. L’appui aux universités et  centres de recherche est par conséquent une des priorités du Codesria.

M. Ebrima Sall a profité de l’occasion pour inviter toutes les organisations et structures récipiendaires à rejoindre les rangs de l’Afrique pour le développement du continent en faisant fonctionner les institutions.