Le Sénégal organisera, du 8 au 10 mars 2016, « un nouveau  Forum mondial pour la science » dénommé « le Next Einstein Forum ». Cette rencontre va réunir plusieurs chefs d’Etat et scientifiques de renommée mondiale.
« Le prochain Einstein, un Africain ! » C’est le slogan de l’African institute for mathematical sciences (AIMS) ou Institut africain pour les  sciences mathématiques (en français). 

Après la réunion de son comité de pilotage, hier à Dakar, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Mary Teuw Niane et le Président directeur général (PDG) d’AIMS, le Dr Thierry Zomahoun, ont tenu un point de presse pour présenter le « Next Einstein forum » (NEF). Ils en ont profité aussi pour informer de la tenue de ce nouveau forum mondial pour la science en Afrique.

Dans son discours d’ouverture, le Ministre Mary Teuw Niane a affirmé que c’est un grand honneur pour le Sénégal d’accueillir ce premier forum initié par des Africains que le président de la République Macky Sall a décidé de soutenir. Le NEF est un nouveau forum mondial pour la science centré sur les problématiques et enjeux de la science en Afrique. Selon le PDG d’AIMS, cette rencontre a trois objectifs. Premièrement, créer une plate-forme pour la communauté panafricaine de jeunes scientifiques. Deuxièmement,  favoriser l’émergence ou la construction d’une communauté de scientifiques autour de progrès et d’innovations techniques. Et troisièmement, faciliter le lien et la passerelle entre les sciences et les autres secteurs de la vie socio-économique.

Les organisateurs comptent faire de ce forum une rencontre d’envergure mondiale pour le monde scientifique. A en croire M. Zomahoun, environ 500 personnes composées de scientifiques, d’hommes politiques et de prix Nobel seront présents. « Nous entendons inviter une quinzaine de prix Nobel et une dizaine de chefs d’Etat », a-t-il informé. « Ce qui est plus important et ce qui est le caractère distinctif de ce forum, c’est que quand vous serez à Dakar au mois de mars, vous verrez qu’il sera composé à 60% de jeunes de 40 ans et moins. Nous voulons promouvoir l’émergence d’une jeunesse imbue des  sciences et des technologies », a expliqué le PDG d’AIMS. Poursuivant ses explications, il précise : « Nous allons emmener des jeunes Africains qui sont en train d’innover dans les domaines médical, économique, technologique, agricole etc. Ils vont venir à Dakar nous parler de ce qu’ils sont en train de faire. Nous ne sommes pas en train d’organiser un forum top show où on vient faire des discours. En plus de ces jeunes qui seront au nombre de 15, nous allons recruter des jeunes qui seront des ambassadeurs scientifiques du continent. Donc, on va emmener un jeune par pays africain et nous voulons qu’ils soient âgés entre 40 et 42 ans ».

Le NEF compte aussi honorer 15 jeunes scientifiques les plus brillants du continent noir. Selon un document remis à la presse, ils auront l’opportunité d’être en contact avec des leaders africains et du reste du monde, dans le cadre des rencontres organisées par le NEF. Ce dernier permettra aussi de faire le point sur les avancées scientifiques et technologiques dans le continent. Le PDG d’AIMS a par ailleurs rappelé que l’initiative de ce forum est née, suite à une étude qu’ils ont faite, il y a 2 ans et demi, pour faire la cartographie des grands évènements scientifiques mondiaux. « Les conclusions de cette étude ont montré qu’aucun événement scientifique d’envergure mondiale ne se tient en Afrique. Nous avons beaucoup d’initiatives scientifiques et de grands scientifiques, mais au niveau international, on n’a pas la place que nous méritons. Voilà pourquoi on a décidé d’organiser ce forum », a-t-il expliqué.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et  l’African Institute for Mathematical Sciences semblent être déterminés à rééquilibrer le ratio entre littéraires et scientifiques dans l’enseignement supérieur. « On ne peut pas continuer avec 70% de littéraires dans nos universités. Il faut qu’on renverse la tendance, si on est sérieux » a conclu Mary Teuw Niane. Pour rappel, le Sénégal abrite un des centres d’AIMS qui forme des étudiants en mathématiques, situé à Mbour.

ABDOURAHIM BARRY
Enquête, 10 septembre 2015