L’Ecole doctorale Mathématiques et informatique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Edmi) organise, depuis hier, la quatrième édition de ses Doctoriales. Au cours de cette manifestation pédagogique qui donne l’occasion à certains doctorants de partager leurs travaux avec le public, le Pr Hamidou Datte a invité le secteur privé à financer davantage la recherche.
La quatrième édition des Doctoriales de l’Ecole doctorale Mathématiques et informatique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar se tient depuis hier. Cette manifestation pédagogique inscrite dans l’agenda de l’école offre l’occasion à certains doctorants de faire des exposés sur leurs travaux et faire connaître les différentes thèses qui se développent au sein de cet établissement. Contrairement aux trois précédentes éditions, cette fois-ci

aucun thème spécifique n’a été retenu par les organisateurs. Néanmoins, a précisé le directeur de l’Ecole doctorale, le Pr Hamidou Datte, « en marge des exposés des doctorants, toutes les communications abordent des questions relatives au développement de la recherche ».
S’il y a un défi qui, à côté de celui du relèvement du taux de soutenance, demeure l’un des chantiers de l’Edmi, c’est bien l’implication du secteur privé dans le financement de la recherche. En effet, le privé ne contribue presque pas au financement de la recherche au Sénégal qui, dans notre pays, est supporté à 99 % par l’Etat. « Les privés n’investissent dans la recherche qu’à hauteur de 1 %. Et dans cette recherche publique, les 97 % sont faits dans les universités, 2 % dans les instituts de recherche tels que l’Isra, l’Ita, etc. Cela veut dire que pour soutenir la recherche au Sénégal, il faut appuyer la recherche publique. Et comme la recherche publique est portée par les Ecoles doctorales, il faut absolument appuyer ces dernières », a prôné le Pr Datte.
Par ailleurs, il a invité l’Etat à faire un effort supplémentaire pour atteindre le taux recommandé par le Nepad de consacrer 1 % de leur Pib dans la recherche-développement. Le Sénégal en est aujourd’hui à 0,51%. « Ce n’est pas un mauvais taux, mais cela montre qu’il y a encore du chemin à faire », a-t-il ajouté.
Les formations au niveau de l’Ecole doctorale Mathématiques et informatique sont portées par huit laboratoires de recherche et douze équipes de recherche avec environ une soixantaine d’enseignants-chercheurs qui supportent l’effort d’encadrement des doctorants qui, l’année dernière, étaient au nombre de 119.

61 thèses soutenues depuis 2008
A cheval entre la Faculté des Sciences et techniques, L’Ecole supérieure polytechnique, la Faculté des Sciences économiques et de gestion et soutenue par des partenaires comme l’Ird et l’Auf, l’Edmi en est aujourd’hui à 61 thèses soutenues depuis 2008. Soit un taux de soutenance de 1 sur trois. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Pr Datte estime ce rapport « assez satisfaisant » même s’il admet que ce taux est à relever. « Seul un étudiant sur trois arrive au bout de sa thèse au bout de quatre ans. Il y a encore un taux de déperdition assez élevé. Beaucoup de doctorants commencent des thèses, mais ne les terminent pas », a-t-il regretté. Un point de satisfaction souligné par le Pr Datte, c’est le taux d’insertion professionnelle assez élevé dans le domaine aussi bien des mathématiques que de l’informatique. « Plus de 80% de nos doctorants trouvent du travail et la destination essentielle reste les universités », a-t-il indiqué.

Elhadji Ibrahima THIAM
Le Soleil, 16 janvier 2016