Biotechnologie moderne : Une loi dans le circuit

La loi pour l’introduction des organismes génétiquement modifiés est en étude au niveau de l’UEMOA et devrait atterrir sur la table des députés et du gouvernement d’ici l’année prochaine. L’annonce a été faite par Ousseynou Kassé, Directeur exécutif de l’autorité national de Biosécurité (ANB), lors de l’atelier de sensibilisation des membres de l’ANB et du CNB sur le cadre national de biosécurité.

« Au niveau de l’UEMOA il y a une loi qui est déjà prête et en cours de validation et le Sénégal veut aller vers sa loi. Nous avons signé le protocole avec le laboratoire de Droit de l’UCAD et d’ici Décembre nous aurons une loi révisée et nous allons inviter toutes les partie prenantes pour apporter leur input avant qu’elle ne soit votée à l’Assemblée. »

A la veille du sommet de Paris sur les changements climatiques, ces biotechnologies modernes pourraient contribuer à l’adaptation étant donné que l’Afrique n’émet pas de grosses quantités de gaz à effet de serre. « Vu sous cet angle on a besoin d’aller vers une adaptation surtout au niveau de l’agriculture avec des variétés qui pourront résister au stress hydrique. C’est important pour la sécurité alimentaire, vers 2050, la population mondiale sera de 9 à 10 milliards et pour que l’on puisse arriver à une sécurité alimentaire il faudra augmenter la production mondiale de 60% par rapport au rythme actuel », a dit M. Kassé.

Le Directeur de Cabinet du ministre l’Environnement et du Développement Durable venu le représenter  a rappelé la volonté politique très tôt affichée par le Sénégal, d’asseoir les bases d’une bonne prise en compte de la prévention et de la gestion des risques liés aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) issus des biotechnologies modernes.

Il a aussi noté que le dispositif de biosécurité fait face à de nombreuses contraintes qui ne facilitent pas l’atteinte d’un niveau important d’opérationnalité. Aussi la réponse aux défis actuels sera de lever les équivoques par rapport aux perceptions liées aux OGM et qui relèvent plus d’un déficit d’information pour éclairer les choix de consommation que de risques scientifiquement avérés, liés à l’utilisation des OGM.

Enfin, selon Souleymane Diallo, le dernier axe de réflexion de cet atelier de deux jours pose la question centrale du financement de la biodiversité en général et de la biosécurité en particulier.  Outre les mécanismes classiques de financement qu’il convient d’améliorer, il s’agira, conclura M Diallo, d’explorer des mécanismes dits innovants dans le cadre d’un plan réaliste de mobilisation des financements.

Dakar Actu, 11 novembre 2015