Mathématiques : Caucher Birkar, Akshay Venkatesh, Peter Scholze and Alessio Figalli, lauréats de la médaille Fields 2018

Rio de Janeiro accueille du 1er au 9 août 2018 le gratin des mathématiques, réuni pour le Congrès international des mathématiques lors duquel seront décernées les médailles Fields, équivalent du Nobel.

Comme tous les quatre ans, le monde des mathématiques a retenu son souffle avant l’ouverture du congrès ICM (International congress of mathematicians). Et pour cause, son ouverture mercredi 1er août 2018 pour une dizaine de jours, est l’occasion de remettre la médaille Fields, l’une des plus prestigieuse récompenses dans cette discipline scientifique avec le prix Abel. Les lauréats des médailles Fields sont tous des mathématiciens et des mathématiciennes de moins de 40 ans. Outre la médaille, ces derniers reçoivent un prix de 15.000 dollars canadiens (environ 9800 euros) en récompense pour leurs travaux. La cérémonie était diffusée en direct depuis Rio de Janeiro (Brésil) où se tient le congrès. Sont nominés : Caucher Birkar (kurdo – britannique) et professeur à l’Université de Cambridge. Caucher Birkar est né au Kurdistan Iranien, puis lorsqu’il était étudiant en Licence à l’Université de Téhéran, au cours d’un voyage au Royaume-Uni il a obtenu le statut de réfugié politique. Le mathématicien Kurde qui a grandi en pleine guerre Iran- Irak est aujourd’hui citoyen britannique et professeur à l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) raconte au Quanta magazine ses rêves d’adolescents lorsqu’il regardait les portraits des médaillés Fields sur les murs de son club de maths à Téhéran, et se demandait si un jour il pourrait en rencontrer certains d’entre eux. « Aujourd’hui que je suis l’un d’entre eux , je ne peux imaginer que ce soit vrai » a-t-il déclaré au Quanta magazine.Dans son bureau de Cambridge, Birkar a accroché des photos d’Alexandre Grotendieck – le célèbre mathématicien longtemps apatride. Son travail porte sur les équations polynomiales. Ses travaux ont démontré qu’une variété infinie de ces équations peut être réduite à un nombre fini de catégories. Ce qui a été considéré comme une avancée majeure dans le domaine de la géométrie arithmétique. C’est la deuxième fois qu’un ancien étudiant de l’Université de Téhéran parvient à la médaille Fields. Maryam Mirzakhani, la seule femme lauréate du prix décédé en 2017. Alessio Figalli (Italie) Professeur à l’école polytechnique fédérale de Zurich. L’unique médaille italienne remonte à 1974, et avait été obtenue par son compatriote Enrico Bombieri. Né à Rome en 1984, Alessio Figalli a obtenu son doctorat à l’école Normale de Pise et à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. « Recruté comme chargé de recherche au CNRS fin 2007, avant même la soutenance de sa thèse, cet expert en analyse mathématique avait mené son doctorat en un temps record, à cheval entre la France et l’Italie, à l’École normale supérieure de Pise et à l’École normale supérieure de Lyon, sous la codirection de Luigi Ambrosio et de Cédric Villani (lui même célèbre médaille Fields 2010 NDLR) » rappelle le journal du CNRS. Chargé de recherche au CNRS actuellement en détachement, il est, depuis 2016, il est chargé de cours à l’Ecole polytechnique de Zurich. Son domaine de recherche est la théorie du transport optimal. C’est à dire comment minimiser le coût d’une opération : cette théorie est aussi bien opérationnelle dans le domaine de l’économie que de la mécanique des fluides. « J’ai travaillé pendant 30 ou 40 ans, mais il y a un problème que j’aimerais vraiment parvenir à résoudre bientôt : parvenir à vivre avec mon épouse dans la même ville », s’amuse-t-il durant la cérémonie.

Source : www.sciencesetavenir.fr